LANGUES : apprentissage du chinois
L’apprentissage des langues est un point cardinal pour l’avenir de notre région, située au centre de l’Europe.
Le Député Marc BOLLAND se montre actif sur ce sujet, qui prend des formes très variées : immersion linguistique, place de la langue allemande, situation des langues régionales, …
Afin de compléter une vision d’ensemble, il est important de voir dans quelle mesure notre région se prépare à l’utilisation de ce qui sera sans doute demain la langue la plus importante du monde, compte tenu du développement économique et du poids de la Chine : le chinois.
Marc BOLLAND a ainsi interrogé le Ministre MARCOURT pour mieux comprendre le positionnement de notre enseignement supérieur à ce sujet.
Le Ministre a précisé que le gouvernement chinois a lancé depuis plusieurs années la création d’instituts CONFUCIUS dans le monde, sur le modèle de l’Alliance Française ou des Goethe Institut.
En Belgique, il y a actuellement 3 instituts Confucius : à Bruxelles, à Liège et à Leuven.
Ces instituts sont de formidables opportunités de contacts avec le plus grand pays du monde, sa langue, sa culture, …
La Communauté française et la Région wallonne soutiennent ces contacts par des réductions d’inscriptions.
A n’en pas douter : l’avenir de l’Europe passe par une meilleure connaissance de la Chine.
Autant s’y préparer.
Dans un horizon linguistique proche, la langue chinoise devra être une des pièces du puzzle à intégrer avec d’autres éléments plus proches de nous : néerlandais, allemand, langues européennes, langues régionales, langues d’origine immigrée, langues internationales, …
Notre horizon passera par un multilinguisme à géométrie variable.
Cf question écrite n°33 – Communauté française – 2 mars 2010)
Combattons d’abord l’analphabétisme francophone. C’est autrement prioritaire (mais peut-être moins agicheur électoralement parlant).
Ensuite viennent les langues limitrophes que sont le néérlandais et l’allemand. Et l’anglais of course, dont la suprématie au sein du commerce mondial n’est plus à démontrer.
A titre d’exemple, il frappant qu’il y ait plus d’anglophones vivant en Chine qu’aux USA.
Cette mesurette est bien représentative des sempiternels tape-à-l’oeil wallons, que vous relayez Monsieur, avec un manque de lucidité qui ne correspond pas à l’image que je me suis fait de vous.
Réapprennons le wallon (cfr votre première question parlementaire) et mettons nous au chinois (puisque ils sont nombreux selon l’argument principal).
Pardon pour cette boutade facile, mais tout ce que cet article m’inspire.
Bonne continuation.
Monsieur, tout d’abord merci pour votre contribution au débat. En ce qui concerne l’approche de l’apprentissage des langues, mon raisonnement est actuellement le suivant:(je le livre sans tabou et il est évidemment susceptible d’évoluer ):
1-notre colonne vertébrale est le français, et cela implique que tous les efforts soient mis en oeuvre pour que avant tout, le maximum de personnes maîtrisent le mieux possible cette langue. Dans ce contexte, vous avez tout à fait raison : l’alphabétisation des populations , autochtones et allochtones, en français est LA priorité. Je n’ai pas dit le contraire . Mais je crois qu’une approche en la matière doit aussi intégrer d’autres éléments.
2-le français est condamné si on ne réagit pas à devenir une langue « régionale » au niveau international. Comment faire? Je n’ai pas la formule magique mais je pense que le français doit abandonner son principe d’exclusivité inspiré de François 1er pour permettre , comme cela me semble être beaucoup plus le cas dans la culture anglo saxonne, à d’autres langues de vivre avec lui. Je pense que la force naturelle de la langue français , basée sur les valeurs qu’elle véhicule, lui permet sans danger de vivre en bon voisinage avec d’autres langues, pour autant qu’elle reste la colonne vertébrale sur le plan linguistique (ce qui ne veutdonc pas dire « exclusive »)
3-l’idée est d’essayer de développer un état d’esprit favorable au moins au bilinguisme. Au passage, cela donnerait évidemment à nos jeunes des débouchés sur le plan culturel et économique, c’est indéniable. Quelles sont les pièces du puzzle à mettre en place?
4-d’abord, pourquoi se priver des langues qui existent déjà dans l’entourage du français, même si elles sont marginales, et qui peuvent maintenir vivant ce réflexe bilingue? Je pense clairement aux langues de l’immigration et aux langues régionales. Dans l’un et l’autre cas, un bilinguisme existe déjà: pourquoi ne pas chercher à en tirer profit sur le plan collectif ? Parenthèse pour les langues régionales : elles doivent rester dans notre paysage mais n’ont en rien une vocation à se substituer à l’anglais ou au néerlandais par exemple. C’est évident et je ne plaide pas de nostalgie inutile.Mais ce serait simplement regrettable qu’elles disparaissent complètement
5-ensuite, les langues nationales : néerlandais et aussi allemand qui est insuffisamment étudié (2% des élèves du secondaire). L’effort doit d’abord porter là dessus
6-ensuite les langues internationales communes : anglais, espagnol
7-enfin, dans le cadre de cette réflexion globale, il serait me semble t il aveugle de ne pas voir l’émergence de la puissance économique qu’est la Chine. Dés lors, vouloir former au chinois quelques centaines de personnes en Belgique me semble être un effort intéressant.
Voilà en quelques mots la synthèse actuelle de ma réflexion. Il va de soi aussi que le travail parlementaire, par le biais des questions et interventions, ne permet pas toujours de rendre compte de la variété d’une analyse . En ce qui me concerne, dans cette matière, j’essaie d’avancer en explorant point par point les différentes pièces du puzzle et ainsi, modestement, contribuer à ce que collectivement, nos institutions et autorités mettent en place un ensemble d’actions aussi cohérentes que possible, chacune selon son importance et la priorité qu’on peut lui apporter, mais sans ignorer les autres.
Bien à vous,
Marc Bolland