Le dossier Metroborder
- Session : 2012-2013
- Année : 2013
- N° : 65 (2012-2013) 1
Question écrite du 28/02/2013
- de BOLLAND Marc
- à DEMOTTE Rudy, Ministre-Président du Gouvernement wallon
– on n’y parle pas de la Wallonie, mais bien d’un axe Luxembourg/Sarre et de Bruxelles, en niant complètement Charleroi et Liège ;
– aucune projection n’est effectuée en ce qui concerne le positionnement excellent de la Grande région en bordure des grands ports de la mer du Nord, qui est une projection essentielle pour les flux d’import-export.
Il semble que ce rapport a été adopté par le sommet auquel Monsieur le Ministre-Président a participé. Peut-il me le confirmer ? Quelles ont été les motivations de sa position ?
Réponse du 18/03/2013
- de DEMOTTE Rudy
À ce sujet, j’ai, en mai 2012, rencontré M. Masseret, Président de la Lorraine pour lui faire part des nombreuses critiques tirées de l’analyse de WBI concernant ce projet. Celui-ci ne tenait en effet pas compte des compétences et pouvoirs régionaux en Belgique, d’une part, et privilégiait les parties centrales de la Grande Région à savoir le GD de Luxembourg, la Lorraine et la Saar marginalisant ainsi la Wallonie, d’autre part.
Par exemple, le document nous laissait croire à une continuité urbaine entre Luxembourg et Épinal ainsi qu’au fait que Liège bénéficierait de la proximité et des équipements métropolitains de Bruxelles et de Lille. Il prône aussi une politique aéroportuaire concertée autour du seul aéroport de Luxembourg Findel.
Pour WBI, il convenait donc d’adopter une démarche autre en partant des populations, des opérateurs et partenariats plutôt que du pur aménagement du territoire et d’une métropole centrale. Les consultations des partenaires concernés réalisées par WBI ont par ailleurs confirmé cette analyse.
En juin 2012, ces avis et consultations ont été transmis par notre administration à la présidence dans le cadre du Sommet intermédiaire de juin 2012.
Malgré cela, lors du Sommet du 24 janvier 2013, l’espace transfrontalier polycentrique à dimension métropolitaine a été défini comme ne concernant que le Luxembourg, Metz, Nancy, Sarrebruck, Sarreguemines, Trèves et Kaiserslautern. Soit pas une seule ville wallonne comme par exemple Liège, Arlon, Bastogne. De plus, le troisième espace identifié est le nord de la Wallonie soit des villes qui se tournent davantage vers Bruxelles, l’Eurométropole et les villes MHHAL (Maastricht-Heerlen-Hasselt-Aachen-Liège).
Je ne cache pas que ces décisions qui n’ont pas pris en compte les demandes de la Wallonie me semblent difficilement acceptables.
Ceci étant, l’importance de l’intégration des villes wallonnes pertinentes dans les très nombreux documents produits dans le cadre du Sommet de la Grande Région a été rappelée, de même que la pertinence de reconnaître à la fois la proximité frontalière et l’intérêt d’actions et réseaux valorisant la taille critique européenne de la Grande Région.
En ce qui me concerne, j’ai fait part de ces difficultés lors d’entretiens bilatéraux récents. Je compte également interpeller Madame Malu Dreyer (Rhénanie-Palatinat), la nouvelle Présidente de la Grande Région à ce sujet ainsi que Monsieur Philippe Henry, compétent pour les questions d’aménagement du territoire.
Enfin, j’inviterai prochainement mon administration à partir du projet tel qu’il existe actuellement afin de me faire part de propositions visant à donner à notre région et à l’ensemble de ses villes phares, la place qu’elles méritent.