Le suivi de l’impact du sel de déneignement
- Session : 2011-2012
- Année : 2012
- N° : 34 (2011-2012) 1
Question écrite du 26/09/2011
- de BOLLAND Marc
- à HENRY Philippe, Ministre de l’Environnement, de l’Aménagement du Territoire et de la Mobilité
Qui est représenté au sein de ce groupe de travail ? S’est-il déjà réuni ? Le cas échéant, quelles en sont ses conclusions ?
Réponse du 26/01/2012
- de HENRY Philippe
Le chlorure de sodium est aujourd’hui le fondant le plus couramment utilisé pour le traitement hivernal.
Certains bassins d’orage, en bordure des autoroutes, ont été spécifiquement conçus pour diluer les sels avant leur rejet dans un cours d’eau protégé (exemple : bassin de la Cedrogne sur l’E25 dans la région de la Baraque de Fraiture et bassin de la Semois, sur l’E411, dans la région d’Arlon).
Il n’est cependant pas possible, financièrement, de prévoir pareil équipement à chaque exutoire ; les autres bassins sont donc principalement conçus comme régulateurs de crue et zone de stockage en cas de risque de pollution par les hydrocarbures ou autres produits dangereux.
La Direction générale opérationnelle des Routes et Bâtiments de la Région Wallonne est cependant sensible à l’incidence que le service hivernal peut avoir sur l’environnement.
Ainsi, dans le cadre d’une Commission permanente de la Viabilité hivernale (instituée en octobre 1998), un contrat d’étude de l’influence des fondants routiers sur les eaux souterraines avait été confié à la Faculté des Sciences Appliquées « Service d’Hydrogéologie » de l’ULB, voici plusieurs années.
Cette étude géochimique approfondie sur les aquifères de deux sites sensibles (le premier sous influence d’un dépôt de sel et le second à proximité d’une route appartenant au réseau à grand gabarit) a montré que l’état général de ces aquifères restait très favorable, exception faite de cas ponctuels toujours liés à une activité industrielle autre, proche du captage.
Il faut ajouter que depuis maintenant près de quatre ans, l’administration a généralisé et uniformisé les épandages humidifiés : à savoir un traitement avec chlorure de sodium (gemme ou raffiné) additionné de saumure de chlorure de sodium (épandage dit 30/70 à savoir 30 grammes de saumure chlorure de sodium pour 70 grammes de chlorure de sodium sec).
Le fondant est ainsi « collé » sur le revêtement et la réaction de mise en solution est accélérée.
En outre, la largeur d’épandage a pu être réduite afin d’éviter les projections directes sur les accotements.
La mise en place du programme METEOROUTES permet d’intervenir à bon escient, au moment opportun, et de limiter ainsi les épandages préventifs.
Enfin, un système de suivi par GPS est mis en place sur les circuits autoroutiers. Il permet de contrôler le bon respect des directives précitées en matière de largeur et de taux d’épandage.
On peut estimer que ces dispositions ont permis de réduire notablement la consommation de fondant.
Le Département de la Stratégie routière de la Direction générale des Routes et des bâtiments a réactivé la Commission Permanente de Viabilité hivernale (CPVH) depuis le 14 décembre 2010.
La CPVH est divisée en six groupes de travail. Parmi ceux-ci, le groupe n° 5 traite plus particulièrement le domaine des fondants chimiques : différents types utilisables, action des fondants, etc.
Il est composé de représentants des divers fournisseurs, de la direction de la Recherche et du Contrôle routier ainsi que de la direction de la Coordination des districts routiers ; il est présidé par un membre du CRR.
Depuis le 14 décembre 2010, la CPVH a tenu 6 réunions plénières dont la dernière ce 21 novembre.
Pour éviter la surconsommation de sels de déneigement, les recommandations données cet hiver sont toujours :
– priorité au déneigement mécanique avant d’utiliser des fondants ;
– réduction de la largeur d’épandage avec utilisation systématique de la saumure pour accélérer la fonte du fondant et fixer celui-ci à la chaussée ;
– utilisation du CaCl2 uniquement aux endroits sensibles (côtes et viaducs) clairement repris dans une annexe à la circulaire fonctionnelle du Plan d’Intervention de Viabilité hivernale ;
– achat de 3 saumureuses à froid pour tester un traitement localisé plus efficace des points sensibles au gel tels que les viaducs et certaines côtes.
L’étude se poursuit en rassemblant toute nouvelle littérature sur les fondants, mais également sur les techniques d’épandage telles que les saumureuses à chaud pour un traitement localisé toujours plus efficace et économe en fondants chimiques.