le plan Marshall dans le pôle agro alimentaire
question orale de M. Bolland à M. Marcourt, VICE-PRESIDENT ET Ministre de l’Économie, des PME, du Commerce extérieur et des Technologies nouvelles, sur « le plan Marshall dans le pôle agro alimentaire »
Mme la Présidente. – L’ordre du jour appelle la question orale de M. bolland à M. Marcourt, Ministre de l’Économie, des PME, du Commerce extérieur et des Technologies nouvelles, sur « le plan Marshall dans le pôle agro alimentaire ».
La parole est à M. Bolland pour poser sa question.
(Rumeurs)
M. Marcourt, Ministre de l’Économie, des PME, du Commerce extérieur et des Technologies nouvelles. – Comme je l’ai déjà exprimé en conférence des Présidents, il y a un élément un peu erratique de fonctionnement. il appartient au Parlement d’organiser ses travaux. je ne voudrais pas faire une ingérance qui me serait reprochée. on trouve déjà que je parle trop à la Conférence des présidents. je ne voudrais pas en rajouter.
Mme la Présidente. – Il n’y a pas de problème, Monsieur le Ministre.
étant donné que les autres Parlementaires siègent dans une autre Commission pour poser des questions, nous faisons preuve d’un peu de souplesse pour essayer d’avancer et que vous puissiez répondre, c’est cela qui est important.
M. Bolland (PS). – Même si la conjoncture des derniers mois n’a pas été favorable, au cours des dernières années, plus particulièrement depuis la mise en oeuvre du Plan Marshall, on vient encore d’en parler, un constat sans appel démontre clairement que la Wallonie a poursuivi le chemin du redressement économique sur le plan structurel.
Cette initiative, prise sous l’ancienne législature, va dans le bon sens. c’est une certitude.
la Région wallonne s’est ainsi dotée d’une image dynamique innovatrice tout en ciblant ses efforts sur des secteurs d’avenir.
Un des aspects particuliers de la méthode adoptée est que, désormais, les acteurs économiques et industriels, d’une part, académiques d’autre part, travaillent mieux ensemble.
par ailleurs, comme vous le savez, Monsieur le Ministre, nous avons été confrontés à une crise laitière hors du commun. cette crise, son importance et son retentissement ont bien montré que le secteur agricole présente des particularités évidentes, mais qu’au-delà de ces particularités, il est un secteur économique confronté aux mêmes problèmes que d’autres, je pense notamment au contrôle des prix, à l’efficience du marché, au développement des exportations, à la maîtrise des coûts, mais aussi à l’innovation. je reviens ici à la collaboration entre le monde de l’entreprise et les universités.
Le Plan Marshall comprend un pôle de compétitivité relatif à l’agro-industriel qui me semble pleinement concerné et peut apporter une plus-value réelle aux initiatives prises par ailleurs.
En ce qui concerne l’innovation issue de la collaboration avec les universités, il semble que le bilan en matière de développement de spin off dans le secteur agro-alimentaire a atteint une bonne dizaine de dynamiques opérationnelles. c’est bien et c’est peu tout à la fois, me semble-t-il.
Signalons au passage que toutes ces initiatives sont nées, apparemment, d’un partenariat avec l’UCL, ce qui n’est certes pas une critique à l’égard de cette université, que du contraire mais, malheureusement, apparemment, aucune avec l’université de Gembloux, pourtant spécialisée en la matière.
Au vu de cette situation, Monsieur le Ministre, pouvez-vous me dire si vous êtes satisfait du bilan actuel en matière de développement de spin offs agro-alimentaires ? quelles sont les perspectives à moyen terme de ces spin offs ? Vous avez déjà été interpelé sur ce sujet il y a quelques temps en séance plénière et vous avez répondu en disant, à juste titre, qu’il faut laisser tomber de côté le leye m plore et se réjouir, d’abord, de ce qui fonctionne. Existe-t-il cependant des mesures spécifiques d’accompagnement dans ce domaine, et plus particulièrement en matière managériale, mesure particulièrement importante, comme vous l’avez encore rappelé le 21 octobre dernier, en séance plénière ?
J’ajoute une petite question qui peut paraître anecdotique, mais quand même, pourquoi, si l’information dont je dispose est exacte, l’université de Gembloux n’a-t-elle pas davantage investi dans ce processus ?
peut-être faut-il faire aussi un parallèle avec la Flandre pour voir, sur la même période, combien de spin offs ont été créées dans le même domaine et pouvoir un peu se situer, si les chiffres sont disponibles ?
Enfin, d’une manière plus générale, Monsieur le Ministre, êtes-vous satisfait des résultats obtenus par le pôle agro-alimentaire ? comptez-vous prendre des initiatives particulières dans ce domaine, dans les semaines et le mois qui viennent ?
Mme la Présidente. – La parole est à M. le Ministre Marcourt.
M. Marcourt, Ministre de l’Économie, des PME, du Commerce extérieur et des Technologies nouvelles. – Madame la Présidente, Monsieur le Député, la recherche et le développement sont des facteurs essentiels de la croissance des entreprises.
un des éléments cruciaux réside dans la valorisation économique des résultats des recherches menées en Région wallonne et en Communauté française. c’est une des raisons pour lesquelles les technologies nouvelles ont désormais été associées à la compétence de l’économie.
Les résultats potentiels d’une recherche, qu’elle soit plus fondamentale ou appliquée, peuvent être valorisés de différentes manières. la valorisation peut passer par le dépôt de brevets, le développement d’une nouvelle activité dans une entreprise, le redéploiement d’une entreprise existante, mais aussi par la création de nouvelles activités. la valorisation des résultats de recherche ne nécessitent pas nécessairement la création de spin offs. on ne peut, en tout cas, pas réduire l’élément à cette seule caractéristique.
Cependant, cela ne diminue pas l’intérêt de développer une politique active en matière de spin offs. en 2005, dans le cadre du Plan Marshall, le Gouvernement wallon renforçait les moyens financiers destinés aux spin offs. Septante millions d’euros ont pu être donnés aux invests dans le cadre de cette politique.
pour faciliter des taux de financement plus importants dans des phases de développement ultérieur des entreprises, le Gouvernement a également majoré le plafond d’intervention à 1.250.000 euros, dans le cadre de l’ancienne mesure 4.4 du Plan Marshall relative au renforcement de la politique en matière des spin offs – spin outs, moyennant l’adoption d’une quotité minimum de financement d’origine privée de 50 %.
Dans le cadre du Plan Marshall 2.vert, le Gouvernement renforce sa politique en matière de spin offs, notamment par l’octroi de nouveaux moyens financiers spécifiques aux spin offs, par la mise en place d’un dispositif de financement d’aide au management via la prise en charge d’une partie du salaire dans le but de permettre à des petites structures de bénéficier de dirigeants plus expérimentés, de profiter ainsi de l’expérience de ces dirigeants afin d’établir une stratégie plus opérationnelle, ce qui répond à des reproches qui avaient été formulés dans l’étude dont vous avez parlé tout à l’heure.
La Région a également ouvert aux spin offs l’idée de se développer de manière plus environnementale, ou plus verte, c’est comme vous voulez. de manière concrète, l’incubateur spécifique WSL, qui est basé en région liégeoise, se verra doter d’un axe transversal, celui du développement durable. les spin offs attirent dans le secteur du développement durable, ce qui permet de bénéficier également de moyens financiers spécifiques.
pour répondre à la problématique des deuxième et troisième tours de table, la Région souhaite participer, à hauteur de dix millions d’euros, à la levée du capital du Fonds Grande Région qui a été mis en place par la FEI et qui permettra d’avoir un effet de levier pour cela. Ce fonds sera cofinancé par d’autres acteurs privés et publics de la Grande Région. Il sera consacré au secteur technologique, plus particulièrement les sciences de l’ingénieur, les sciences de la vie et l’éco-innovation. Il permettra ainsi de participer à des tours de table supérieurs, d’accompagner les start up à fort potentiel de croissance dans leur phase de développement.
pour soutenir la politique d’innovation et de recherche dans les entreprises, le Gouvernement a également lancé, dans le cadre du Plan Marshall, la politique des pôles de compétitivité. au sein des pôles, les entreprises ont l’opportunité de monter des partenariats de l’innovation technologique avec des centres de recherche. ces projets doivent être porteurs d’activité économique et d’emplois en Wallonie.
Aujourd’hui, les pôles ont développé 138 projets, dont 76 en recherche, pour un montant de 204 millions d’euros. parmi ces projets, le pôle agro-alimentaire WAGRALIM a déposé treize projets de recherche, pour un montant de 34 millions d’euros. ces projets sont portés par les entreprises, en collaboration avec des centres de recherche. la valorisation des résultats de ces recherches pourra se faire de différentes manières, soit directement dans les entreprises, soit par la création de nouvelles activités.
L’objet premier des pôles de compétitivité est la création d’activités et d’emplois dans notre Région. Il ne se limite pas, évidemment, à la politique des spin offs.
Pour promouvoir l’émergence d’une recherche fondamentale orientée dans les domaines stratégiques définis dans le Plan Marshall, nous avons aussi mis en oeuvre un centre de recherche virtuelle interacadémique en biotechnologie qui est responsable non seulement pour financer des projets de recherche, mais aussi pour valoriser les résultats tout au long du processus. nous avons aujourd’hui une réflexion pour étendre cette politique de recherche via des centres virtuels.
En ce qui concerne le monopole dont disposerait l’université, je pense que c’est une information incomplète qui vous a été donnée. je vous ferai parvenir le détail précis de tous les centres de recherche qui travaillent pour l’activité agro-alimentaire.
Mme la Présidente. – La parole est à M. Bolland.
M. Bolland (PS). – Sur cette précision, Monsieur le Ministre, juste un mot, parce que, dans le dernier rapport de l’année 2008 du CESRW, il est bien mentionné que la branche des industries agricoles alimentaires constitue une des branches les plus contributives à la croissance économique dans le secteur industriel. nous avons vu la problématique du secteur du lait qui, à mon avis, va se reproduire dans d’autres secteurs de l’agriculture. je pense qu’ici, WAGRALIM a toute son importance. j’ai été un peu surpris que, dans les médias, on n’en parle pas plus. je pense que cela doit prendre tout son essor dans ce secteur-là aussi.