Un président européen : pour quoi faire ?
Notre premier ministre est donc devenu président du conseil européen. Alleluia. Vive la Belgique.
Je suis stupéfait de l’unanimisme du monde politique belge sur ce sujet.
Car enfin, il me semble à tout le moins que les considérations suivantes s’imposent :
- on nous avait annoncé que le nouveau traité européen allait bien changer les choses. Les Irlandais, les Néerlandais, les Français, à qui au moins on avait demandé l’avis, n’avaient rien compris. Désormais, l’Europe allait parler d’une seule voix, avoir un visage etc…
Or, je constate que , dans les medias et dans les déclarations politiques, on considère déjà que le nouveau président est important, mais pas plus que le président en exercice du conseil (qui change tous les 6 mois), que le président de la commission reste (très) important, et qu’on peut aussi ajouter le président du parlement européen et la « ministre des affaires étrangères »…
Cela fait beaucoup si on veut simplifier. - la désignation de Mr Van Rompuy, avec toutes ses qualités, montre encore si besoin en était, que nous sommes dans une Europe solidement ancrée à droite. C’est avant tout cela la réalité politique.
Or, les enjeux européens restent majeurs. Et donc, les choix politiques que l’on doit y faire sont d’autant plus lourds de conséquences.
Il y a du pain sur la planche pour que demain, l’Europe s’oriente à gauche.
Un premier pas parmi d’autres serait de dénoncer l’hypocrisie de ceux qui votent « blanc » au niveau européen et « noir » au niveau national.
Qu’en pensent les agriculteurs, quand les responsables politiques belges disent tous (à quelques exceptions près), qu’ils sont POUR les quotas de production, alors que les formations politiques dont ils font partie ont voté pour la suppression de ces quotas au niveau européen (à l’exception notable des socialistes et des écologistes… tiens : vous aviez dit gauche/droite ?)