Association Fedemot
Question écrite du 14/01/2010 de BOLLAND Marc à LUTGEN Benoît, Ministre des Travaux publics, de l’Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine
Il faut constater que grâce aux actions menées par l’association « Fedemot », le motocycliste est perçu plus positivement.
Je ne dois pas rappeler à Monsieur le Ministre que cette association, prônant la prévention et la sécurité a reçu de la part de son Département un accord de partenariat dans différents domaines depuis 2001.
En concertation avec ses services, un des objectifs est d’apporter une sécurité optimale aux motards sur nos routes et autoroutes.
Le SPW a marqué son accord sur l’adaptation et l’installation d’un nouveau type de rails de sécurité au sein des zones les plus dangereuses pour les motards. Malheureusement, ce principe n’est toujours pas applicable sur l’ensemble du réseau infrastructurel
A titre d’exemple, malgré les modifications de tracés apportées à l’échangeur de Battice, l’ASBL «Fedemot» a relevé quelques zones à risques.
Monsieur Je Ministre peut-il m’indiquer s’il compte prendre en considération les remarques émises par l’asbl quant aux zones déterminées au sein de cet échangeur et, dans l’affirmative, peut-il me donner le délai de réalisation pour cette amélioration routière?
D’autre part, dans l’accord de coopération, l’association a obtenu la présence de « Monsieur ou Madame moto » au sein des sept directions territoriales du SPW.
Au quotidien, leur rôle est de rassembler les demandes émanant des deux roues motorisées en tentant ainsi d’y apporter une solution.
De par ce fait, Monsieur le Ministre peut-il me dire combien de demandes ont été introduites au sein des différents services et leur nature?
Les diverses requêtes ont-elles obtenu un suivi?
En bref, Monsieur le Ministre peut-il me dresser un bilan, par direction, de l’utilité de ce type de personnel au sein de ces zones territoriales?
Enfin est-il possible, d’obtenir le bilan des réunions annuelles qui s’opèrent en concertation avec cette association?
Réponse du 04/02/2010
En tant que Ministre des Travaux publics, ma priorité politique est la sécurité routière. Cette priorité se traduit par la préférence donnée aux travaux améliorant la sécurité de tous les usagers et par l’installation de radars fixes dans les zones à risque. J’ai demandé à mon administration d’établir une cartographie actualisée des zones à risque. Celle-ci permettra d’établir de façon objective un ordre de priorité des travaux et aménagements à réaliser afin de rendre nos routes plus sûres.
Pour ce qui concerne l’échangeur de Battice, un marché a été lancé fin octobre 2009 en vue d’y aménager les zones considérées comme potentiellement dangereuses. Les premiers aménagements ont débuté par la pose de fixations et seront terminés dès que la météo le permettra.
Je confirme à l’honorable Membre par ailleurs que les Directions territoriales de la DGO1 ont bien désigné en leur sein au moins un « monsieur moto ». Ceux-ci n’exercent pas cette fonction à temps plein, mais ils constituent des relais clairement identifiés au sein de chaque Direction territoriale auprès desquels Fedemot peut s’adresser. Leur utilité est aujourd’hui totalement avérée.
En fonction des Directions territoriales concernées, ces « monsieur moto » ont à traiter quelques demandes par année. Ces demandes sont relativement ponctuelles (nids de poule,?), de sorte qu’un suivi rapide peut généralement y être apporté.
En outre et lors des réunions avec les communes, les « monsieur moto » veillent à sensibiliser les ingénieurs, les autorités et agents communaux aux dangers que représentent certains aménagements ou marquages sur le réseau communal.
Des conventions ont également été prévues entre les Directions territoriales et Fedemot afin de procéder à un relevé des endroits qui devraient être munis de glissières « motos » sur le réseau routier structurant. Ces conventions sont en cours de réalisation ou en voie de signature (pour ce qui concerne notamment la Direction des routes de Verviers). Ces informations seront intégrés dans la cartographie des zones à risques et feront l’objet des aménagements nécessaires selon l’ordre de priorité établi.
Enfin, je lui signale que des discussions sont en cours entre la Direction des routes de Liège et Fedemot à propos de la mise à disposition d’une surface leur permettant de dispenser des cours. Après plusieurs recherches, le choix s’est porté sur une zone proche de la liaison E40-E25. Un marché a été lancé à ce propos, de sorte que cette zone devrait être aménagée au printemps.
Monsieur le Député,
Motard depuis 25 ans, vos préoccupations relatives à nos véhicules spécifiques m’interpellent. Je regrette que Monsieur Lutgen élude précisément le caractère spécifique de votre questionnement. Ses démarches relatives à la sécurité de tous les usagers ne peuvent décemment être mises en cause. Par contre, son intérêt pour l’utilité des radars fixes me semble hors de propos. Je serai tenté pour cela de l’envoyer prendre des leçons en Flandre !
La conduite de motocyclettes sur nos routes requiert des aptitudes comme des conditions de roulage sensiblement différentes de celle des véhicules automoteurs.
A l’égard des motocyclistes d’abord, je demanderai un contrôle de sécurité identique à celui des voitures. Un nombre certain de motos ne répondent effectivement pas (ou plus) à leur certification d’origine. Il existe également à Malmedy et à Nivelles deux centres de pilotage motos dont la qualité de la pédagogie mérite d’être prise en compte. Lorsque je rencontre sur route des motards de moins de 20 ans pilotant, sans aucune formation préalable, des « bécanes » dont le rapport poids/puissance est égal ou inférieur à 1,5, je ne peux que croiser les doigts pour la vie de ces jeunes débutants. Une subsidiation accordée à ces écoles de pilotage ainsi qu’un certificat de formation obligatoire pour tout motard me semblent constituer des investissements de bon aloi.
A l’égard des pouvoirs publics ensuite, je ne peux m’empêcher de m’insurger contre l’ignorance totale de référence à l’état de nos revêtements routiers dans le chef de Monsieur Lutgen. Quelques randonnées en moto au Luxembourg, en Allemangne ou en France le feraient certes réfléchir à cet aspect non négligeable de la sécurité routière.
Nos revêtements goudronnés sont réalisés de telle manière qu’un sillon plus ou moins important marque la moitié de la surface de roulage. Au guidon d’une moto, entrer dans ce sillon tant en virage qu’en conduite rectiligne implique automatiquement l’effet de « guidonnement ». Seuls les pilotes expérimentés sont à même d’avoir, à ce moment, le bon réflexe.
Si nombre d’automobilistes émettent des plaintes quant à l’importance des nids de poule qui jalonnent nos voies routières (au point d’interpeller les compagnies d’assurance !), quelques motards qui en ont fait la triste expérience ne sont malheureusement plus en état d’émettre la moindre plainte. L’écrasement de la roue avant d’un véhicule à deux roues en rend la maitrise impossible.
Nos routes à deux ou trois voies sont marquées au moyen d’une peinture blanche qui, en cas d’humidité, rend toute adhérence on ne peut plus aléatoire en virages.
Voici, en bref, Monsieur le Député, la rapide réaction d’un amoureux de la moto autant que de la vie. Si celui-ci le souhaite, je consens à emmener Monsieur Lutgen en randonnée avec moi. Cela me permettra de concrétiser un certain nombre de points évoqués ci-avant.
Avec mes rerspectueuses salutations et mes remerciements.
Jacques GLAUDE;