Les entreprises wallonnes en Tunisie
- Session : 2010-2011
- Année : 2011
- N° : 173 (2010-2011) 1
Question écrite du 25/01/2011
- de BOLLAND Marc
- à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l’Economie, des P.M.E., du Commerce extérieur et des Technologies nouvelles
Les événements dramatiques qui ont secoué la Tunisie ont marqué les esprits. Concrètement, nos entreprises wallonnes exportent et importent vers ce territoire.
La situation de crise existant dans ce pays peut donc avoir des impacts sur notre activité économique.
Réponse du 07/02/2011
- de MARCOURT Jean-Claude
Les nouvelles reçues dernièrement de nos entreprises en Tunisie sont plutôt rassurantes. A ce jour, aucune de celles-ci n’a reporté des difficultés particulières (dégâts, blessures, etc.) à notre bureau AWEx de Tunis. La plupart de celles qui avaient dû fermer leurs portes avant la chute du régime du Président Ben Ali ont repris très vite leurs activités, et ont été peu impactées économiquement parlant, la chaine logistique ayant été partiellement épargnée.
De même, aucune de nos entreprises exportatrices n’a mentionné avoir rencontré un quelconque problème directement lié à la crise tunisienne.
Le « Ducroire » se veut également rassurant puisqu’il classe la Tunisie, avec une note de 1 sur 7 en matière de risques commerciaux, parmi les trois pays les plus stables d’Afrique, juste derrière le Maroc et la Namibie. En matière de risques politiques (stabilité, fait du prince, expropriations, troubles sociaux, etc.), si la Tunisie est classée à B sur une échelle allant de A à C, les décideurs du Ducroire n’ont pas l’intention de revoir cette note à la baisse, les derniers événements étant plutôt encourageants pour l’établissement d’un gouvernement démocratique stable.
Depuis l’entrée en vigueur en 2008 de Jlaccord de libre-échange conclu avec l’Union européenne, le marché tunisien s’est de plus en plus ouvert à la concurrence mondiale. On a assisté depuis quelques années à une forte libéralisation des échanges et à l’adoption d’une politique étatique orientée vers l’investissement étranger, devenant ainsi l’une des économies les plus compétitives d’Afrique. Avec la chute du régime du Président Ben Ali, le business tunisien qui se trouvait jusqu’alors entre les mains de quelques familles puissantes, va désormais être ouvert à la concurrence et va permettre aux entreprises européennes d’être plus actives sur ce marché,
La Tunisie est aujourd’hui notre 43e partenaire commercial, mais surtout notre 5e partenaire sur le continent africain derrière l’Afrique du Sud, l’Algérie, le Maroc et l’Egypte. Nous y bénéficions de la présence de notre attaché économique et commercial, ainsi que du délégué Wallonie-Bruxelles, tous deux localisés à Tunis. Par ailleurs, depuis le 22 juin 2009, la République de Tunisie et la Région wallonne ont signé un protocole de coopération financière qui a abouti à la création d’une ligne de crédit pour le financement de projets de développement économique mis en ?uvre par des entreprises wallonnes et tunisiennes.
Nos exportations pour ce pays ont augmenté de 31,3 % au cours des 9 premiers mois de 2010, ce qui est particulièrement remarquable. Nos entreprises sont de plus en plus intéressées par ce marché, comme le démontre le succès de la mission réalisée l’année dernière par 23 sociétés wallonnes actives dans les secteurs de l’énergie et de l’environnement, dans le cadre du nouveau Plan solaire tunisien.
Soulignons également que la Belgique est le 4e investisseur étranger en Tunisie, en termes de nombre d’entreprises. Elle est une porte d’entrée stratégique sur le marché africain, et doit continuer à figurer parmi nos partenaires privilégiés. Dès lors, les deux actions prévues par l’AWEx en Tunisie en 2011, soit – en partenariat avec WBI – la Foire du Livre du 22 avril au 1e mai, ainsi qu’une mission économique au mois de novembre 2011, sont maintenues pour le moment. Si la crise tunisienne devait se prolonger, pour la sécurité de nos entreprises, ces actions seront reportées.
Comment les services de Monsieur le Ministre suivent-ils la situation ? Des mesures ont-elles ou seront-elles prises pour sauvegarder les intérêts de nos entreprises ?
La Wallonie reste très attentive à l’évolution de la situation politique en Tunisie, et dans son entourage voisin, l’Algérie et l’Egypte qui ont commencé à suivre le mouvement tunisien. Si nos entreprises implantées dans cette région devaient être impactées dans le futur, la Région veillera à mettre en place un mécanisme de soutien qui pourrait aider au redressement de celle-ci, si l’Etat dans lequel l’investissement a été réalisé ne pouvait les indemniser .