Idées du samedi : ne pas oublier les travailleurs !
Depuis 30 ans, les travailleurs sont souvent en première ligne quand on parle de compétitivité de notre économie, dans une économie mondialisée.
Deux problèmes se posent dont les travailleurs, d’une façon générale, font les frais :
- pour renforcer la compétitivité de nos entreprises, l’école libérale met systématiquement en avant le coût salarial ; c’est assez simpliste comme raisonnement, d’autant plus qu’essentiellement, on touche ainsi à la compétitivité micro économique, et non à la compétitivité globale de nos économies, mais cette idée a beaucoup de succès, dans la foulée des grandes percées idéologiques libérales obtenues par Thatcher et Reagan notamment ;
- de facto, la compétitivité de nos entreprises se renforce par le progrès technologique, fulgurant depuis 30 ans ; aujourd’hui, pour produire la même valeur ajoutée, on a besoin de beaucoup moins de travailleurs ; c’est un élément fondamental d’analyse que l’on perd trop souvent de vue.
Pour défendre les intérêts des travailleurs, il faut donc des mesures micro économiques de justice sociale, mais aussi des réformes de fond qui tiennent précisément compte du progrès technologique (poussons le raisonnement jusqu’au bout : si demain on n’a plus besoin de travailleurs, et que les machines font tout, comment allons nous financer les systèmes de sécurité sociale ? Le système actuel sera intenable).
Dans les mesures micro économiques, on peut penser aux suivantes :
- surtout ne pas considérer les travailleurs de façon divisée : ainsi, la barrière qui existait hier entre travailleurs selon leur régime juridique (contrat de travail, statutaire, indépendant) ne tient plus. Tous les travailleurs doivent se trouver dans une situation similaire et doivent être défendus de la même manière, qu’ils soient sous contrat ou indépendants (exemple LIEN : COMMERCE : Blegny innove en créant un quasi droit de relocation des commerces de proximité en cas de travaux publics) Cela demande notamment de reconsidérer la manière de travailler sur le plan syndical ;
- rétablir un rapport de force correct entre entreprises et travailleurs, surtout lorsque ces entreprises font de gros profits ; ainsi, il faut éviter que des entreprises faisant de gros bénéfices licencient du personnel (LIEN : Faire de gros bénéfices et licencier du personnel : le jeu pervers des places boursières).
D’une façon plus globale, il faut remplacer les cotisations sociales pesant sur les têtes des travailleurs par une cotisation calculée sur une autre base, équitable pour les entreprises (valeur ajoutée, profit, … ?).
Et vous, qu’en pensez vous ?
Marc BOLLAND
Député wallon