ETHIAS : quel avenir après la crise ?
Comme d’autres sociétés actives dans le secteur financier, ETHIAS a subi de plein fouet la crise. Comme d’autres, elle a bénéficié de l’intervention des pouvoirs publics pour franchir l’obstacle.
La région wallonne est notamment intervenue à concurrence de 500 millions d’euros.
Aujourd’hui, la commission européenne considère ces interventions comme des aides d’Etat et a donc entamé des discussions avec Ethias pour rétablir les règles de concurrence.
Dans ce contexte, la presse écrite a relayé des informations inquiétantes : réduction du volume d’affaires ? Cession de filiales ? Disparition de l’activité traditionnelle de couverture des collectivités publiques ? Abandon du produit First voire de l’activité « particuliers » ?
En commission de ce 5 janvier, les députés Bernard WESPHAEL (ECOLO) et Marc BOLLAND (PS) ont interrogé le ministre MARCOURT sur les intentions de la région wallonne et sur la situation du dossier.
Le ministre a confirmé la volonté de la région wallonne de suivre ce dossier avec attention.
Il a ensuite précisé quelles étaient les propositions formulées par Ethias à la Commission européenne :
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orienter l’entreprise dans le sens d’une meilleure gouvernance, d’une maîtrise rapprochée de ses risques, et d’une gestion rigoureuse en termes de personnel et de coûts administratifs ;
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recentrer l’entreprise sur le cœur de métier historique (l’assurance pour les collectivités publiques et les particuliers) au travers de la vente de la filiale bancaire et de l’abandon de l’activité de réassurance pour tiers ;
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arrêter les nouvelles souscriptions sur les comptes FIRST « traditionnels » ;
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revoir les tarifs des contrats non vie.
Le ministre a conclu en rappelant que « nous (la région wallonne) n’accepterons jamais que la société soit obligée de prendre des mesures qui mettent en péril sa pérennité ».
Marc BOLLAND a salué l’intervention décisive de la région wallonne dans ce dossier.
Il s’est réjoui de la volonté constante d’apporter à ce dossier important toute l’attention voulue. Il a souligné au demeurant que ETHIAS n’est pas un dossier comme un autre, cette entreprise restant, malgré les difficultés actuelles , un modèle à bien des égards.
Cher Monsieur,
je ne dispose pas malheureusement de votre mail personnel pourtant je vous connais pour vous avoir rencontré en des réunions, quelques fois en compagnie de votre père que j’estime beaucoup. J’ai apprécié lors de vos prises de parole votre sensibilité, votre analyse et votre évidente probité.
Je suis Français (mais résident légal et bien intégré à votre pays) et comme tel je suis râleur. Et puis je porte à un haut niveau l’esprit civique. Cadre supérieur retraité, manager opérationnel de centre d’exploitation important, je crois fondamentalement à certaines valeurs morales et comportementales qui doivent éclairer les cadres dirigeants et les responsables politiques :
– un cadre doit veiller aux intérêts de son entreprise. Il est de son devoir de participer de toutes ses forces à la bonne santé économique de son entreprise.
– un dirigeant doit être exemplaire. En charges des intérêts de ses clients ou usagers, du personnel subalterne il se doit de les respecter et de les protéger. Nul ne peut demander à ses collaborateurs et subalternes des efforts qu’il ne s’applique pas d’abord à lui-même.
– Ce sont les cadres dirigeants qui ont le pouvoir (au sens large) et donc ce sont eux qui portent pour une grande part la responsabilité des réussites et difficultés de leur entreprise. C’est d’ailleurs pour cette raison que l’autorité publique a exigé le changement de gouvernance d’Ethias devant les errements directoriaux…
Vous avez fort justement interrogé le gouvernement sur ses exigences envers Ethias, en contrepartie du soutien significatif de l’Etat.
Je lis avec intérêt la réponse du Ministre M. Marcourt par lequel celui-ci expose les contraintes prévues envers l’assureur et notamment « orienter l’entreprise dans le sens d’une meilleure gouvernance, d’une maîtrise rapprochée de ses risques, et d’une gestion rigoureuse en termes de personnel et de coûts administratifs » . Les économies de gestion sont toujours la conséquence d’un plan d’austérité, de même maintenir et accroître son portefeuille de clients une action prioritaire
Et là je suis perplexe sur la réalité de la mise en œuvre des plans d’action.
J’illuste mon incrédulité par 2 exemples :
– J’ai dans mon voisinage un cadre dirigeant d’Ethias qui dispose d’une luxueuse voiture de fonction (une grosse Audi, toutes options) pour se rendre à son travail y compris le dimanche (!). Est-ce bien légitime de maintenir les avantages acquis grâce à l’argent du contribuable ?
– Ma compagne est cliente fidèle d’Ethias depuis plus de 40 ans. A ce titre, j’ai tenté une négociation afin obtenir à minima un alignement des primes Ethias sur les offres concurrentes. J’ai essuyé un refus : admettons !, mais le pire, c’est que mon interlocuteur m’a donné l’impression de n’en avoir strictement « rien à foutre ».
J’ai ressenti un manque certain de motivation et un réel désengagement envers l’entreprise et ça c’est la marque absolue d’un management laxiste et peu impliqué.
Voilà pourquoi, M. le député je me permets de vous demander qu’elles mesures vous entendez obtenir pour constater les promesses qui ont été annoncées.
J’espère que vous voudrez bien me faire partager vos réflexions à propos de mes remarques.
Veuillez agréer, Monsieur le député, l’assurance de ma parfaite considération.
Georges BURLION