Langues régionales : 20ème anniversaire du décret de reconnaissance des langues régionales
Le 24 décembre 1990, la communauté française reconnaissait l’existence de langues régionales. C’est une étape importante.
Marc Bolland a interrogé la ministre Fadila LAANAN pour tirer un bilan rapide de ces 20 ans, pour voir si une manifestation spécifique serait organisée dans le courant de cette date anniversaire, et enfin, si des initiatives pouvaient être à nouveau prises afin d’assurer la défense et la promotion des langues régionales avec encore plus d’efficacité.
La ministre Fadila LAANAN a répondu avec beaucoup de conviction que :
-le décret avait permis de faire bouger les choses (augmentation des budgets, création du service des langues régionales, institution du conseil des langues régionales, soutien à la création artistique et littéraire, etc.). La ministre souhaite insister beaucoup sur la sensibilisation du jeune public (présence notamment dans divers salons)
-la ministre n’est pas compétente directement dans les matières relevant de l’enseignement, mais elle soutient cet apprentissage via l’action des associations culturelles
-le week-end des 29 et 30 mai aura lieu à Durbuy une manifestation consacrée aux 20 ans du décret. A cette occasion, une réflexion sera menée sur ce que peut nous apporter la charte européenne des langues régionales, non encore ratifiée par la Belgique compte tenu de l’opposition flamande
-la ministre se déclare ouverte à une modernisation du décret, en s’inspirant notamment de la charte européenne en question ; elle examinera toute proposition parlementaire dans ce contexte avec intérêt ;
-quant aux médias, la ministre n’a pu que rappeler que le contrat de gestion avec la RTBF ne reprend pas la problématique des langues régionales.
Dans l’ensemble donc, sauf sur ce dernier point, une réponse très encourageante qui témoigne de la volonté continuée de Fadila LAANAN de prendre en compte le fait des langues régionales.
Marc BOLLAND a rappelé pour sa part qu’il n’était pas question de faire des langues régionales des concurrentes des langues d’usage international. Mais la question n’est pas dépassée, elle est d’actualité. Si nous ne défendons pas la diversité linguistique aujourd’hui, alors demain, compte tenu de la pression de la mondialisation sur l’espérance de vie des langues, c’est non seulement le wallon, le picard, le néerlandais qui seront menacés de disparition, mais aussi le français.
Dans une Europe qui se construit sur une base multilingue (23 langues officielles rappelons le !), la diversité linguistique est un espoir et un atout, pas une contrainte.
Marc BOLLAND a remercié chaleureusement la ministre pour son implication dans ce dossier.