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Le wallon , outil pour l’éveil linguistique : l’inspection générale de l’enseignement y est favorable !

Il y a quelques mois, la commune de Blegny avait annoncé, à l’initiative de son député bourgmestre Marc BOLLAND, son intention de renforcer l’éveil linguistique des plus jeunes.

Le constat de départ est que malheureusement, le niveau d’apprentissage des langues étrangères est insuffisant en Wallonie (même si il y a de grands progrès depuis quelques années). Un des obstacles à cet apprentissage est le blocage psychologique : beaucoup trop de jeunes se sentent mal à l’aise lorsqu’ils se trouvent dans un environnement linguistique différent de l’environnement francophone ; dés lors, ils bloquent.

L’éveil linguistique est au programme des années de 3eme maternelle et de 1eme année primaire (2 heures par semaine en principe). Les enseignants ont certaines difficultés à assumer cet éveil, puisqu’ils ne sont pas eux-mêmes formés aux langues étrangères… Bref, c’est le serpent qui se mord la queue : on tourne en rond !

Et pourtant… Et pourtant, beaucoup de jeunes baignent en réalité dans un environnement linguistique différent de l’environnement purement francophone : on peut penser à tous les jeunes issus de l’immigration qui, naturellement, ont une seconde langue maternelle de cette manière, et qui devraient pouvoir profiter de cet atout  au bénéfice de notre région. Mais il est certain que, même si le wallon n’est plus parlé autant qu’il y a quelques dizaines d’années (à l’école, dans la rue, …), il demeure autour de nous un bain linguistique d’origine wallonne. On peut penser que pour les jeunes enfants, naturellement, en tout cas pour une certaine partie d’entre eux, la langue wallonne n’est pas une totale inconnue.

L’idée est donc simple : pourquoi ne pas se servir de la langue wallonne dans le cadre des cours d’éveil linguistique ? L’âge des enfants s’y prête bien : 5 à 6 ans, c’est l’âge idéal. Le blocage psychologique éventuel ? La musique de la langue wallonne n’étant pas complètement inconnue de ces enfants, on peut espérer et penser que le blocage tombera plus vite. Et, s’il tombe pour le wallon et grâce au wallon, l’enfant, lorsqu’il sera confronté à un apprentissage en profondeur d’une langue étrangère, sera complètement décrispé et décomplexé.

Sur le plan pratique, ces cours d’éveil linguistique peuvent être donnés par des personnes ressources, extérieures à l’enseignement. Cela ne dispensera pas l’enseignant d’être présent aux côtés de cette personne ressource, mais si l’enseignant n’est pas formé à la langue wallonne (ce qui est mieux évidemment), le projet peut tout de même être mis en œuvre.

Récemment, l’inspection générale de l’enseignement de la communauté française s’est montrée favorable (voire enthousiaste) par rapport à ce projet (cf Le wallon entre à l’école maternelle – La Meuse 24/08/11). Des spécialistes universitaires en pédagogie ont également réagi positivement.

Le raisonnement vaut pour le wallon mais est transposable à d’autres langues dans lesquelles les enfants sont amenés à « baigner » : par exemple, des langues issues de l’immigration comme l’italien, l’espagnol, etc.

Dans le cadre de l’éveil linguistique, le but n’est pas d’apprendre une langue en profondeur (ce qu’il convient de faire pour les langues à vocation internationale), mais c’est littéralement d’éveiller l’intérêt de l’enfant aux langues autres que sa langue maternelle.

En matière d’apprentissage des langues, il n’y a pas de solution miracle : il y a un ensemble de mesures à prendre. Celles proposées par Blegny dans le cadre de l’éveil linguistique en sont un exemple. Il est évident que des réformes en profondeur sont nécessaires, comme par exemple la généralisation de l’immersion linguistique (LIEN avec BLOGS sur le sujet), mais ces réformes prendront encore du temps. Alors pourquoi se priver de petites idées concrètes, pratiques, et …utiles ?

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